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Dépister les troubles visuels et auditifs

En matière de troubles visuels ou auditifs, le dépistage précoce, synonyme de traitement, est essentiel.

En jeu chez l’enfant, la plupart des acquisitions, son développement cérébral et plus tard, le bon déroulement de sa scolarité.

Un dépistage dés la naissance pour les yeux

À la naissance et dans les jours qui suivent, le médecin va s’attacher à rechercher des anomalies du comportement visuel (recherche d’un strabisme congénital) ou une malformation de l’œil (cataracte, glaucome, pathologie rétinienne…).

À partir du 4e mois, on recherche un strabisme (4 % des enfants), une amblyopie (perte partielle ou complète de l’acuité visuelle fonctionnelle) sans oublier la myopie, l’hypermétropie ou l’astigmatisme. Le dépistage des troubles visuels comporte d’autres rendez-vous : au 9e mois (analyse de l’acuité visuelle), à 3 ans et enfin à l’âge de 6 ans où l’acuité visuelle de l’enfant doit être de 10/10 avant l’entrée au CP. Le dépistage est effectué par la PMI jusqu’à l’âge de 6 ans.

En fonction de l’âge interviennent également la médecine scolaire, les pédiatres et les médecins généralistes. Lorsqu’un trouble visuel est dépisté, l’enfant est adressé à un ophtalmologiste qui peut pratiquer un fond d’œil.

Agir le plus tôt possible

65 % des strabismes non traités s’accompagnent d’une amblyopie fonctionnelle.

Il faut donc agir le plus tôt possible. Traité avant l’âge de 2 ans, l’œil récupère en effet une vision normale dans 90 % des cas, alors que la récupération n’est que de 50 % vers l’âge de 6 ans. Quant à l’amblyopie, elle devient difficilement réversible après l’âge de 8 ans.

Signes d’alerte

Attention aux troubles qui peuvent s’installer entre deux contrôles. D’où l’intérêt d’être attentif aux petits signes d’alerte que sont la fatigue visuelle, des yeux rouges qui piquent et des maux de tête le soir (hypermétropie), un larmoiement, ainsi que des frottements ou clignements répétés des yeux, ou tout simplement une baisse inexpliquée des résultats scolaires chez un enfant de 8 ans, qui n’arrive pas à lire au tableau pour cause de myopie.

Tests auditifs

Son regard qui ne se détourne pas en cas de bruit, l’arrêt du babillage vers 6 ou 8 mois, un sursaut lorsque quelqu’un apparaît dans son champ de vision, des syllabes (ma, ba, pa…) qui ne sont pas répétées… autant de petits indices qui évoquent une probable surdité et nécessitent donc des examens spécialisés.

Car il est possible de dépister précocement une surdité grâce au test des «otoémissions acoustiques provoquées» (OEAP) qui consiste à enregistrer les sons émis par l’oreille. Un examen indolore qui peut se pratiquer durant le sommeil de l’enfant.

Reste aussi l’utilisation des «potentiels évoqués auditifs précoces» (PEATC), l’IRM et le bilan génétique (un tiers des surdités sont héréditaires).

De quelle surdité s’agit-il ?

Plus l’enfant avance en âge, plus les tests auditifs peuvent être sophistiqués et précis. Ils permettent notamment de déterminer la nature exacte de la surdité, essentielle lorsqu’il s’agit d’y remédier.

Mais la principale cause de déficit auditif chez l’enfant reste la présence de liquide dans l’oreille moyenne, ou «otite séreuse». Une perte auditive modérée qui peut compromettre l’acquisition normale du langage.

On peut évidemment guérir d’une otite séreuse. Encore faut-il la dépister à temps et être attentif lorsque l’enfant est fréquemment enrhumé par exemple.

L’ORL en cas de doute

Il n’existe pas encore de dépistage systématique de la surdité. Seuls les enfants «à risque» en font l’objet, de sorte que certaines surdités ne seront diagnostiquées qu’après l’âge de 2 ans.

Rappelons qu’à 3 ans, les examens de médecine scolaire comportent un test auditif.

En conclusion, tout enfant qui ne parle pas à l’âge de 18 mois, ne fait pas de petites phrases à 2 ans et demi ou qui s’exprime de façon difficilement compréhensible à l’âge de 4 ans doit être confié à un ORL.